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Mt 5,1-12 | Homélie du fr. Christian Eeckhout, o.p. | 29/01/2023



« Les béatitudes ou comment Jésus sauve le bonheur de l’humanité »


Chers frères et sœurs, si l’univers est immense, incommensurable, plein d’inconnues ou de surprises, n’est-ce pas un signe de Dieu pour nous faire découvrir qui Il est et ce qu’Il a comme projet ? Car il n’aurait pas créé quelque chose qu’il n’aime pas. Et nous, minuscules êtres fragiles, ne sommes-nous pas plus surprenants de complexité et de vie intérieure que le plus récent des robots, qualifié à tort d’intelligence artificielle ? Dans la société actuelle, je doute qu’ils soient capables, comme les humains, d’être parfois centenaires et plein de projets ! ‘Verront-ils Dieu’ en nous ou une somme incalculable d’algorithmes et d’équations ?


Dieu nous a créés, et cela était « très bon » pour que nous le connaissions et vivions avec Lui.

Mais comme nous nous disputons, et faisons des armements et des guerres sans fin, des prophètes, comme Sophonie – au VIIe siècle avant Jésus-Christ – ont appelé à arrêter les injustices et l’orgueil, à promouvoir les actes de justice et d’humilité devant Dieu et nos semblables. Les auteurs des Psaumes également ont appelé à être heureux dans le respect de Dieu et de sa création. Même dans le live de l’Apocalypse – écrit en temps de persécution ou d’indifférence religieuse – sont données sept béatitudes pour les chrétiens.

Ce Dimanche ce sont huit béatitudes évangéliques qui nous sont offertes: non pour être « béats » en les écoutant, mais pour pratiquer des bonnes attitudes, qui plaisent à Dieu et sont un bonheur pour l’humanité.


Oui, la prédication de Jésus : c’est le bonheur pour l’humanité, parce qu’il annonce son Royaume. Jésus voit, hier en Galilée – comme encore aujourd’hui – des gens malheureux, qu’il vient sauver, mais aussi des gens simples et petits, qui sont pleins d’espérance, ont des attentes et des souhaits de vie intérieure ou de libération du mal et de l’oppresseur en tout genre : ils ont de forts désirs et sont en manque de spiritualité.


Je prends deux exemples : Lorsque ‘le bon larron’ crucifié s’oppose à la critique vis-à-vis de Jésus, il Lui exprime sa demande confiante. Jésus lui répond aussitôt pour son bonheur : « Aujourd’hui même tu seras avec moi en paradis » c’est-à-dire dans l’harmonie de la vision de Dieu face à face !


Et aujourd’hui, une jeune de 24 ans, Sophie fournier, vient d’écrire : « Pour une jeunesse sainte » (Ed. Salvator). Pour elle, être saint est plus qu’un vœu, ou un idéal, c’est une attitude du bien-vivre actuel dont nous sommes capables. Être saints comme Jésus !

En réalité, Jésus enseigne ce qu’il a lui-même pratiqué : Jésus n’est-il pas attentif aux pauvres ? N’a-t-il pas une âme de pauvre qui met son espoir en Dieu, n’ayant pas de pierre où reposer la tête.

Les béatitudes sont vraiment ‘un portrait’ de sa personne. Le Pape François faisait remarquer que « le chemin du bonheur que tracent les béatitudes est celui que Jésus a emprunté jusqu’au bout, jusqu’à la croix. » Dans les béatitudes ‘révolutionnaires de bonne nouvelle’ sont inscrites les droits des chrétiens :


Le droit d’être pauvre et doux, c’est le contraire du péché d’orgueil et du matérialisme consumériste cupide ; la pauvreté intérieure, la reconnaissance de n’être ni blasé ni comblé, d’avoir encore des désirs et des manques, cela ne fait pas de nous des ‘mous’, mais nous permet de recevoir Jésus lui-même et fait porte ouverte là où Son amour est roi. N’obtient-on pas souvent plus par la douceur que par la colère ?


•• "Jésus fait droit aux larmes" : il a pleuré à la mort de son ami Lazare et le refus de conversion des autorités de Jérusalem. Pleurer signifie que vous n’êtes pas insensibles à la misère ou au scandale.


••• Il fait droit à la pureté de cœur Lui qui est en communion avec son Père. En ne voyant pas le mal en l’autre, nous le voyons comme Dieu nous voit : en devenir de sainteté.


•••• Jésus s’est approché de nos misères : il est "le bon samaritain" miséricordieux qui a payé de sa personne pour nous sauver de la mort.


••••• Jésus est doux et humble de cœur, monté sur un petit âne à son entrée dans Jérusalem. En ‘fils de David’, vrai "fils de Dieu" Il apporte la paix et non la violence, construit des ponts de solidarité fraternelle.

•••••• Jésus connaît "les rudesses des combats pour la justice" et porte nos fardeaux sur son chemin de croix ; il est insulté et rudoyé, et pourtant garde la foi en l’homme ; il est l’innocent haï, rejeté, immolé en croix, et pourtant demande le pardon, car il garde la foi en Dieu son Père et notre Père. Il a’soif’ de nous sauver, de nous faire vivre avec Lui!


••••••• Loin de nous abattre, les oppositions à la liberté religieuse et aux persécutions de la foi chrétienne nous fortifient, car elles nous font ressembler à Jésus qui a tant souffert en croix. Mais il a triomphé en sortant victorieux de la mort et du tombeau.


Dans ce premier évangile, celui de saint Matthieu, Jésus stimule donc ses quatre premiers disciples à en faire autant. C’est comme s’il leur disait : « Comprenez bien, c’est par là la bonne direction pour trouver le bonheur » ou : « En marche ! » Il dit aujourd’hui à chacun de nous : « Êtes-vous prêt à pratiquer au moins l’une de ces béatitudes ? Vous en êtes capables. Choisissez celle qui vous parle et essayez-là ! Ce sont des ‘pépites’ de bonheur, qui ne déçoivent pas ! »


Je termine par une béatitude que vous allez pouvoir vivre juste avant de communier : si vous croyez en la présence vraie du Dieu vivant, glorieux dans l’Eucharistie, alors cette béatitude est la joie d’une alliance actuelle avec le Christ Jésus, écrite dans le livre de l’Apocalypse : soyez « Heureux les appelés au repas de noce de l’Agneau » ! (Ap 19,9). Amen.

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