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PAROISSE

SAINT  

FRANÇOIS

Louvain-la-Neuve

Homélie pour le 2E dimanche C | 19/01/25 | Abbé Eric Mattheeuws

Xavier Joachim

« Heureux les invités aux noces ! »


Nous voici devant ce bel évangile des Noces de Cana, relativement familier pour beaucoup d’entre nous. Il se situe tout au début de l’Évangile selon saint Jean (2,1-11), après le chapitre introductif. À Cana, Jésus commence sa vie publique et sa mission. Une bonne façon d’entrer dans ce riche récit est de partir à la recherche de ce que la tradition séculaire de l’Église appelle les quatre sens de l’Écriture sainte : les sens littéral, allégorique, moral (ou tropologique) et anagogique. Voyons cela ensemble.


1. Sens littéral : c’est l’aspect historique et factuel. Nous voyons Marie, Jésus et ses disciples participer à un mariage à Cana, sans doute pas très loin de Nazareth. On se les imagine heureux d’être là, mêlés à tous les convives. Jésus « vit la joie des villageois » ! 😉 Il est pleinement inséré dans le tissu humain qui est le sien. Déjà ceci est inspirant pour les disciples du Christ que nous sommes. Aimons-nous nous mêler à la vie ?

Mais à Cana il y aura plus, avec ce prodige de l’eau changée en vin. Ici, nous sentons vite que le sens littéral ne nous suffira pas. Ce seul fait à l’état brut nous laisse plutôt démunis. On va devoir se mettre en route vers un autre sens ; et saint Jean lui-même nous y encourage, en écrivant en fin de récit qu’il s’agit là d’un SIGNE – il n’utilise pas le mot « miracle ». Un signe, nous comprenons bien que c’est une réalité porteuse d’une signification, que nous sommes donc invités à chercher.


2. Sens allégorique (plutôt que « symbolique », mot un peu faible ou ambigu) : nous entrons dans la signification spirituelle du récit. La première lecture de ce dimanche est bienvenue pour nous mettre sur la voie. Par la bouche d’Isaïe, le Seigneur s’adresse à son peuple : « Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, tu seras la joie de ton Dieu. » (Is 62,5) Cette phrase illustre un thème qui traverse toute la Bible comme un important fil rouge : Dieu aime son peuple d’un amour tendre, fort et fidèle, et il veut sceller avec lui une alliance définitive, des noces. Rien à voir avec un Dieu auquel il faudrait faire allégeance et se soumettre dans l’angoisse. Mais peut-on vraiment prêter à l’évangile l’intention de voir une évocation de cette Alliance divine dans le mariage de Cana ? Il faut pour cela chercher qui donc est le marié dans le récit. Son identité n’est mentionnée nulle part ! Et pour cause. Car voici la réponse. Le maître du repas goûte le bon vin qui vient d’être servi, et appelle le marié pour le féliciter de ce délicieux breuvage. On comprend donc que l’usage voulait que ce soit le marié qui fournisse le vin. Or nous, lecteurs, savons bien qui a fourni le vin : Jésus. Il nous faut alors déduire que le marié, c’est lui (dans notre lecture allégorique du texte, à la recherche de son sens caché). Oui, au moment de commencer sa mission, Jésus nous montre qu’il nous aime et nous aimera comme un époux aime son épouse : c’est le sens-même de sa mission qui est ainsi révélé. Frères et Sœurs, voici notre foi, notre religion : il n’y a qu’un seul mot pour dire Dieu : AMOUR. Et cet amour est sans mesure : 600 litres de bon vin ! Laissons-nous aimer !


3. Sens moral ou anagogique. Tenons-nous en à ceci : si nous donnons notre foi à un Dieu qui n’est qu’amour, ne savons-nous pas ce qu’il nous reste à faire ? Être amour. Porter cet amour. Le faire connaître et l’annoncer. L’incarner. Le donner à expérimenter. Le multiplier partout.


4. Sens anagogique : celui qui concerne l’horizon ultime, la finalité de l’existence – les « fins dernières ». S’il y a 600 litres de vin, n’est-ce pas pour nous dire qu’il y en aura toujours ? Que c’est l’entièreté de l’existence qui est placée sous le signe de ces noces ? Un autre élément peut le faire penser. Car à Cana, au début de l’Évangile, sont réunis : Jésus, Marie, les disciples, l’eau et le vin. Et viendra à la fin un autre moment où seront présents Jésus, Marie, les disciples, et, coulant du cœur de Jésus, l’eau et non pas le vin, mais le sang. La totalité de la mission de Jésus est donc incluse dans ce mystère d’alliance d’amour. Même la mort n’y échappe pas. Frères et Sœurs, soyons-en donc sûrs : nous vivons dans l’amour de Dieu, nous mourrons dans l’amour de Dieu, et dans cet amour nous serons éternellement. Tout cela, nous le célébrons et le recevons à chaque Eucharistie, où il nous est dit : « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau ! »

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