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Xavier Joachim

Homélie pour le 23E Dim. du Temps ordinaire - 8/09/2024 - Année B | P. Damien Desquesnes



Comme pour nous, il est arrivé à Jésus de voyager. Son ministère a commencé dans la région où il avait grandi : la Galilée. Ensuite, il s’est aventuré au sud du Liban, dans la région de Tyr et de Sidon. Aujourd’hui, le seigneur arrive dans le territoire de la Décapole, littéralement le territoire des dix villes. Ces villes ont été fondées par des colons grecs, probablement des descendants des soldats des armées d’Alexandre le Grand. Ce territoire constitue donc une terre païenne. C’est là donc que Jésus guérit un sourd qui parle difficilement.


Frère et sœurs, l’Évangile témoigne que Jésus a fait énormément de guérison. C’est beaucoup de monde que le Seigneur rendait la santé. Quelquefois l’Évangile ne nous raconte qu’une seule guérison ; et c’est d’ailleurs le cas aujourd’hui. Sachez bien que Jésus n’a jamais opéré de guérison pour épater la galerie. Celle que mentionne l’Évangile de ce dimanche nous a été racontée parce que elle veut dire quelque chose.

Jésus, nous le voyons, ouvre les oreilles pour qu’un homme entende ; il rend à sa langue sa souplesse pour qu’il puisse parler. Jésus fait cela pour un homme en particulier afin de montrer aux habitants de la Décapole ce qu’il est venu faire chez eux. L’homme sourd n’a entendu aucun son ; et les hommes de la Décapole n’ont jamais entendu la parole de Dieu. L’homme sourd n’a jamais parlé ; et les hommes de la Décapole ne sont pas capables de dire la foi. Ce sont des païens, je vous ai dit, et Jésus veut faire d’eux des riches dans la foi, des héritiers du Royaume, selon le mot de l’apôtre Saint-Jacques.


Il y a aussi aussi une autre raison pour laquelle saint Mars raconte ces évènements. Quand il écrit son Évangile, cela fait déjà un peu plus de trente ans que notre Seigneur est remonté au ciel. Marc voit que ce que Jésus a fait continue à son époque : des hommes et des femmes issus du paganisme se mettent à entendre la Parole de Dieu et à y répondre par leur foi. Au quatrième siècle, par exemple, saint Augustin parlera de sa conversion en ces termes : « tu as parlé, Seigneur, et tu as vaincu ma surdité ». Comme si saint Augustin disait : Je ne pouvais pas croire en toi, Seigneur, car je n’ai je n’avais pas encore entendu ta Parole, mais c’est toi qui as ôté les bouchons qui obstruaient mes oreilles et maintenant je puis entendre.


Frères et sœurs, si nous entendons la Parole, si nous la gardons dans notre mémoire, si nous sommes poussés à la mettre en pratique et ainsi à vivre dans une fois vivante et sincère, c’est que, d’une certaine manière, Jésus a fait pour nous ce qu’il a fait à cet homme dont parle l’Évangile. Il a mis ses doigts dans nos oreilles et il a touché notre langue. Il en va de même de tout candidat au baptême, que ce soit un nourrisson, un enfant, un adolescent ou un adulte. Ce geste que Jésus a pratiqué — celui de l’Effatah — le prêtre qui baptise le pose pour ouvrir précisément l’homme à l’écoute de la Parole de Dieu : une écoute qui doit produire la foi.


Je voudrais terminer ce petit mot en prenant un peu de recul. Nous avons vu ce que Jésus a fait pour l’homme sourd et muet et nous avons montré le rôle que joue ce geste dans l’Église jusqu’à aujourd’hui.

Regardons à présent les personnages qui entourent : ces hommes et ces femmes qui ont conduit ce sourd muet auprès du Seigneur. N’ont-ils pas eu le bon réflexe en présentant cet homme — ce pauvre aux yeux du monde — à Jésus. Ces personnes étaient païennes, mais leur réflexe était était juste.

À plus forte raison, nous qui connaissons le Seigneur, n’ayons pas peur de développer en nous ce réflexe d’amener les hommes auprès du médecin spirituel qu’est le Christ. À défaut de pouvoir faire nous-mêmes un miracle, ayons foi que le Seigneur peut faire de cette personne un disciple.

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