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Eli0608

Homélie pour le 21E dim. du Temps ordinaire - Eric Mattheeuws

« Une vie qui émerveille »

 

En cette veille de rentrée scolaire, Jésus en appelle à notre liberté et nous remet devant cette question : qui veux-tu suivre ? et si c’est le Christ que tu veux suivre, pourquoi est-ce lui que tu choisis ?


Il y a quelques jours, un groupe de paroissiens de Saint-François est rentré d’une semaine à Lourdes. Au moment d’achever ce séjour, entre pèlerins, nous étions d’accord sur ceci : nous avons été émerveillés par la vie que nous avons vue et vécue là-bas. Ce qui est impressionnant à Lourdes, c’est la place centrale qu’occupent les malades, les souffrants. Tout est pensé en fonction d’eux ; ils occupent les premières places. Une grande quantité de gens se mettent à leur service. Et eux-mêmes doivent accepter d’être ainsi aidés et servis. En fait, nous avions devant les yeux une parfaite illustration de cette phrase de saint Paul : « soyez soumis les uns aux autres ». Ces mots ne portent sous sa plume aucune connotation de pouvoir ni de domination. Ils signifient : s’adapter les uns aux autres, vivre en fonction des autres. À Lourdes, les malades et les personnes handicapées vivent en fonction de tous les soutiens qui leur sont offerts, et les personnes valides vivent en fonction des plus fragiles. Nous avons été profondément touchés d’être plongés dans un tel bain. Saint Paul nous parle de cette vie, et il l’applique aux couples. Mais elle est appelée à inspirer notre existence dans toutes ses dimensions.


Penser et agir en fonction des autres

Il faut reconnaître que, si à Lourdes cette expérience est vécue avec beaucoup de naturel, ailleurs c’est bien plus difficile. En famille, à l’école, au travail, dans nos réseaux de relations et nos lieux de vie, tout semble plus complexe. Au temps de Jésus déjà, les disciples avaient bien compris à quel point cette façon de vivre était exigeante. C’est pourquoi Jésus précise ce point fondamental : vouloir agir ainsi est hors de notre portée si nous nous fions uniquement à nos capacités purement humaines (ce qu’il appelle la « chair »). Seul l’Esprit peut nous faire mener cette existence. Elle est une réalité spirituelle. Penser et agir réellement en fonction des autres demande, si on est lucide, une réelle transformation intérieure. Jésus explique à ses amis que la grâce doit façonner leur cœur et leur faire transcender les multiples obstacles intérieurs et extérieurs qui empêchent de pratiquer ce qu’il appelle « la vie éternelle ». Voilà pourquoi nous avons besoin d’une vie spirituelle, besoin des sacrements et de la prière, besoin de vivre ensemble en communauté d’Église.

Alors que plusieurs de ses disciples avaient quitté Jésus, il se tourne vers les Apôtres et leur demande : « voulez-vous partir, vous aussi ? » C’est impressionnant de voir que Jésus renvoie ainsi à leur liberté ceux-là même qu’il avait choisis pour être avec lui. Mais il sait que le don de Dieu ne se communique pas par la contrainte. Vient alors la réponse de Pierre, sublime et tellement vraie : « Seigneur, à qui d’autre irions-nous ? » Il a déjà pu expérimenter que la vie avec Jésus est différente de toutes les autres. Avec lui seul on touche à la plénitude. Comme nous le disions à Lourdes entre pèlerins : nous voyons ici l’être humain dans sa plus belle version !

En cette veille de rentrée, laissons Jésus nous poser à nous aussi cette question : « qui veux-tu suivre », et « pourquoi me suivre moi » ?

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