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PAROISSE

SAINT  

FRANÇOIS

Louvain-la-Neuve

Homélie pour le 1er dimanche de Carême | Année C | 9/03/2025 | P. Damien Desquesnes

Xavier Joachim

Dernière mise à jour : 16 mars




 

Dimanche dernier, je vous avais dit, en considérant l’époque où nous sommes : « il nous semble que la main du diable pèse quelquefois lourdement sur le monde ». Cette phrase a impressionné certains d’entre vous.


Je voudrais y revenir aujourd’hui simplement pour mettre en évidence le fait que le « quelquefois » n’est pas juste. C’est tout le temps que « le monde entier gît sous le pouvoir du Mauvais » (1 Jn 5,19). Le constat est si terrible qu’on peut se demander s’il est vrai, si les quelques lumières que nous apercevons parfois autour de nous ne font pas mentir l’apôtre qui nous a révélé cela.


Pour approcher cette vérité, revenons à nous-mêmes, à notre histoire, à notre entrée sur cette terre… Rappelons-nous que nous sommes sortis nus et sans défense du sein de notre mère ; nous n’avons pas réalisé dans quel monde nous étions entrés. Puis, un éclair a jailli et nous nous sommes éveillés à la conscience de soi, à ce fait merveilleux de notre existence. Ensuite, nous avons immanquablement éprouvé de la difficulté dans nos relations avec les autres : chamailleries, jalousies, chagrins sont des expériences auxquelles aucun enfant n’échappe. Mais si nous avons eu l’exemple de bons parents, nous avons sans doute nourri l’espoir que ces difficultés étaient seulement le propre de l’enfance et qu’une fois devenus adultes, nous entrerions dans le règne de la vertu.

Adultes, nous le sommes devenus ; et nous déchantons. Les défauts de l’enfance n’ont pas disparu. Au contraire, ils ont empiré. Les conséquences de nos actes sont plus dramatiques ; les excès et les gaspillages, catastrophiques ; les mensonges infiniment plus destructeurs ! On peut penser que le pire c’est l’absence de honte du mal commis. Non ! Le pire, c’est qu’au filet que le diable a jeté sur le monde nous avons ajouté une maille. Et cela, avec la meilleure intention du monde. Nous nous sommes quelquefois révoltés contre l’injustice. C’était louable, mais nous avons répondu au mal par le mal. Et alors s’est encore une fois vérifié le proverbe : l’enfer est pavé de bonnes intentions.

C’est pourquoi, il faut peut-être compléter le constat de l’apôtre — « le monde entier gît sous le pouvoir du Mauvais » — en ajoutant : « au pouvoir du Mauvais, nous nous sommes volontiers soumis. Et du piège dans lequel nous sommes tombés, nous ne pouvons pas sortir ».

 

Le Christ, lui aussi, est né nu et sans défense. Pour lui aussi, un éclair de lucidité a jailli dans son humanité et il est apparu de façon évidente à sa conscience qu’il est le Fils toujours aimé du Père. Lui aussi a été témoin des velléités de l’enfance, comme cette remarque le trahit : « Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé ! Nous avons entonné un chant funèbre, et vous n’avez pas pleuré ! » (Lc 7,32)

Il y a cependant une différence entre le Christ et nous : le Seigneur est innocent… parfaitement innocent ! D’une innocence si parfaite qu’elle n’a pas besoin de se justifier : « Insulté, il ne rendait pas l’insulte, souffrant il ne menaçait pas, mais il s’en remettait à Celui qui juge avec justice » (1 P 2,23). En d’autres termes, durant son enfance, dans les contradictions du ministère, dans les épreuves et dans la mort, Jésus ne s’est jamais employé à ajouter une maille au filet du diable. Au contraire, il y a fait un trou, en ne répondant pas au mal par le mal. C’est même l’objectif de son ministère : « C’est pour détruire les œuvres du diable que le Fils de Dieu est apparu » (1 Jn 3,8). Et, quelque temps avant sa Passion, Jésus révèle : « maintenant le Prince de ce monde va être jeté dehors » (Jn 12,31).

 

Je voudrais terminer ce mot en précisant un terme. Le Christ est innocent. Oui ! Mais le plus étonnant, c’est qu’il n’a jamais été naïf. Il savait, d’instinct, reconnaître le mensonge dans la voix du diable et les conséquences amères de son inspiration. Et c’est pour cette raison qu’il savait ce qu’il y a dans l’homme (Jn 2,25).

Contrairement à Jésus, nous ne sommes pas innocents. Par contre, nous sommes réellement naïfs. Notre naïveté consiste à croire que la bonne volonté suffit pour nous libérer du filet du diable. En fait, la vraie intelligence consiste à faire comme Jésus : fermer notre oreille à la voix et à la suggestion démoniaques. Ainsi le Seigneur a-t-il combattu l’Ennemi au désert.

Quant à notre innocence, elle est un don que le Christ nous fait. Nous la garderons en écoutant, en gardant en mémoire et en mettant en pratique la Parole de Dieu. Et encore en priant ainsi : « Père… ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mauvais ».

 
 
 

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