L’année 2025 sera une année jubilaire. Dans sa bulle d’indiction, le Pape François veut placer cette année sous le signe de l’espérance.
Mais qu’est-ce que c’est que l’espérance ?
Laissez-moi faire une petite comparaison. Nous savons tous décapsuler une bouteille de bière. C’est une application du levier. Il faut placer adroitement le décapsuleur pour avoir un bon point d’appui. Ensuite, en appuyant sur le bras de levier, on ouvre la bouteille sans difficulté. Les ingénieurs connaissent cette phrase d’Archimède : « Donnez-moi un bon point d’appui et je soulèverai le monde ».
De la même façon, l’espérance a un socle, un point d’appui : c’est l’amour inconditionnel de Dieu. C’est cet amour-là qui nous permet de tout espérer. En s’appuyant sur ce socle, l’espérance nous garantit la vérité et l’accomplissement des promesses de Jésus. C’est ce que dit saint Paul dans sa lettre aux Romains : « l’espérance ne déçoit pas, car l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous a été donné » (Rm 5,5).
Laissez-moi préciser : l’espérance nous tourne vers un avenir que nous possédons déjà. Cet avenir, c’est la vie éternelle ; c’est le salut ! Nous pouvons être ballottés par les flots de la vie, perdre pied ou voir nos points de repère s’écrouler. L’espérance est comme une corde à laquelle nous nous accrochons. Elle ne se rompra jamais et elle est déjà attachée au monde d’en haut.
Le temps de l’Avent qui commence aujourd’hui est aussi une occasion favorable pour vous parler de l’espérance. Car l’Avent a aussi un socle : le fait que le Seigneur est déjà venu nous visiter ! Ce temps nous oriente également vers l’avenir : la grande venue du Seigneur dans sa gloire : « On verra le fils de l’homme, dit Jésus, venir dans la nuée, avec puissance et grande gloire ».
Entre les deux venues, il y a l’eucharistie qui nourrit notre espérance. Nous dirons, par exemple, à la fin de la préface : « Béni soit au nom du Seigneur Celui qui vient ».
J’insiste encore : l’espérance est une réalité que Dieu introduit dans le monde. Nous ne pouvons pas l’inventer. Elle est une richesse, une force, une vertu, que Dieu a déposée en nous lors de notre baptême. C’est pourquoi il est important de nous arrêter pour bien la considérer.
Je vous invite à réaliser toujours plus que Dieu inscrit au plus profond de notre conscience une certitude que nous n’avons pas besoin de démontrer, à savoir que nous avons un avenir, un avenir qui est de l’ordre de la certitude. Un avenir qui ne nous décevra pas et qui dépassera même nos attentes.
J’en viens maintenant à quelques considérations pratiques.
La première, je la tire de l’Évangile que nous avons entendu maintenant. C’est une recommandation que nous fait le Seigneur lui-même : « Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie. (En vous disant cela, je me rends compte que la comparaison de l’espérance avec un décapsuleur n’était peut-être pas la meilleure idée…) Restez éveillés et priez en tout temps ».
En effet, quand on est promis à un bel avenir, on tâche de s’en montrer digne. Par exemple en le préférant à la jouissance débridée des plaisirs d’ici-bas.
Deuxièmement, quand nous considérons le monde qui nous entoure, nous pouvons être frappés de voir combien il a de la peine à croire en son propre avenir. L’horizon de nos contemporains semble souvent bouché : baisse de la natalité, la guerre qui menace de nous brûler à feu vif, le changement climatique qui nous cuira à feu doux, sans parler de l’effondrement des valeurs qui nous sont les plus chères.
Posséder une espérance peut donc sembler être quelque chose de déraisonnable, de fou… Certes, l’espérance ne nous prémunit pas des épreuves que nous vivrons comme les autres et avec les autres. Mais elle témoigne que nous ne sommes pas là pour rien et que c’est le meilleur qui nous attend. L’espérance sera par conséquent un don que nous faisons aux hommes de notre temps quand nous leur annonçons l’Évangile.
Troisièmement, le Pape nous invite à une démarche qui sort de l’ordinaire, une démarche par laquelle nous mettrons en valeur l’espérance. De tout temps, le pèlerinage a caractérisé les années jubilaires. En marchant, nous signifions par notre corps que nous ne sommes pas voués à nous installer ici-bas. Mais que notre patrie est ailleurs, là où l’espérance tourne nos pas.
Un pèlerinage… On peut se rendre bien sûr à Rome et passer les portes saintes des grandes basiliques. Mais ce n’est peut-être pas donné à tout le monde. Il y aura des démarches proposées par les Églises locales. Et je vous annonce que durant le mois de mai, les paroisses de l’unité pastorale organiseront un pèlerinage à Basse-Wavre.
Puisse cette nouvelle année 2025 fortifier cette conviction que nous sommes aimés de façon inconditionnelle par Dieu. Que cette conviction fasse naître en nous la joie de nous acheminer vers la réalisation des promesses de Jésus !
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