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Xavier Joachim

Homélie pour la fête de Noël | 25/12/2024 | P. Damien Desquesnes




Quand on se penche sur le berceau d’un nouveau-né, on s’émerveille. On se pose aussi la même question qu’à la naissance de Jean Baptiste : « Que va devenir cet enfant? » Ou, pour le dire autrement : « Quel talent va-t-il déployer ? Quelle pierre va-t-il apporter à la construction du monde ? »Tout enfant contient ainsi une promesse, la possibilité d’un avenir.


C’est pourquoi nos sociétés occidentales sont en souffrance. La baisse de la natalité nous appauvrit humainement, socialement, culturellement, spirituellement… Elle dépose un voile de tristesse et d’angoisse sur notre civilisation. Si nous tenons encore économiquement, c’est grâce à l’accueil de migrants que paradoxalement nous redoutons.


Mais aujourd’hui, il ne nous est pas permis d’être tristes ni d’en rester à un tel constat. Arrêtons-nous sur cet oracle d’Isaïe et gardons-le en mémoire : « Aujourd’hui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! »

Quel sera sont talent ? Sa richesse ?


Frères et sœurs, Jésus est et ne sera jamais qu’un Fils… Il sera pleinement Fils ! à tel point qu’il ne pourra pas être quelqu’un d’autre qu’un fils. Il ne se mariera pas ; il n’aura pas d’enfants.

N’allez pas croire cependant qu’il y ait eu de l’immaturité chez Jésus. L’Évangile nous le montre plutôt comme quelqu’un qui a pris un engagement résolu et qui s’y est tenu.


Mais pour bien comprendre l’importance de cette identité de Fils, il convient de réaliser que la force qui pousse inconsciemment les fils à devenir pères à leur tour, c’est la mort. Bien sûr, en devenant pères, les fils n’échappent pas à la mort. Ils ne peut l’éviter pour eux-mêmes, mais ils peuvent l’éviter pour l’humanité. Ou, du moins, ils peuvent éviter que l’humanité s’arrête avec eux, en donnant la vie à une nouvelle génération.

Jésus est né, non pas pour donner à l’humanité une sorte de sursis face à la mort, mais il est venu pour détruire la mort elle-même.

Permettez-moi d’insister… Si Jésus avait douté que la mort aurait pu avoir le dernier mot sur lui, il aurait cherché à prendre femme et à avoir des enfants. Il aurait pensé à autre chose qu’aux « affaires de son Père » (Lc 2,49).

Mais toute autre est sa préoccupation ; et grande est sa liberté !

C’est pourquoi, en le contemplant, en l’accueillant, nous apprenons à nous libérer de la pression que la mort exerce sur nous et du voile de tristesse qui pèse sur nos vies. Ce Fils qui naît de Marie nous dépasse tous ! Quand nous pensons à son avenir, nous ne sommes pas inquiets à son sujet. Désormais, il n’y a plus d’angoisse pour nous non plus, car c’est Lui notre avenir, notre espérance certaine. C’est Lui, l’aîné d’une multitude de frères (Rm 8,29) en même temps que le premier né d’entre les morts (Col 1,18).


Aujourd’hui, je voudrais exprimer toute ma reconnaissance et toute mon estime à ceux qui mettent des enfants au monde, qui prennent la responsabilité de les éduquer. Il y a de la joie dans le ciel pour la multitude des anges à cause de la naissance du Fils de Marie. Il y a aussi de la joie pour l’humanité à chaque naissance d’un enfant. Soyons-en sûrs !

À tous, je dis de ne pas se laisser impressionner par l’époque où nous sommes, avec ses crises, ses mutations, ses incertitudes.

Retenons pour le moment le « fait de Dieu » : « Un enfant nous est né ; un fils nous a été donné ; sur son épaule est le signe de la puissance ». Ce fait est solide comme le roc ; sur lui nos âmes s’édifient dans la droiture.

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