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Xavier Joachim

Homélie pour la fête de l'Épiphanie 5/1/2025 | P. Damien Desquesnes



La veille de Noël, le pape François a ouvert la porte sainte de la Basilique Saint-Pierre, marquant ainsi le début de l’année jubilaire 2025. Dans sa bulle d’indiction, le pape rappelle que, cette année, nous fêtons également l’anniversaire du Concile de Nicée. L’empereur Constantin réunit les évêques en 325 pour lutter contre l’hérésie du prêtre Arius. C’était il y a 1700 !

Une des décisions prises est la fixation du calcul de la date de la fête de Pâques. Ce sera désormais pour toute l’Église le dimanche qui suit la pleine lune de printemps. Pour l’anecdote, il y avait, parmi les évêques présents, saint Nicolas, patron des enfants sages.

Mais le plus important est que nous avons reçu de Nicée un symbole de foi. Il sera complété quelques années plus tard lors du concile de Constantinople (en 381). C’est ce symbole que nous récitons après l’homélie chaque dimanche. La liturgie nous demande d’ailleurs de le privilégier, sauf en carême et pendant le Temps pascal. On lui préfère alors le symbole des Apôtres, qui est un symbole baptismal.

Ce matin, je voudrais m’attarder sur la proclamation de la foi de Nicée. Elle est en effet commune à toutes les Églises : qu’elles soient catholique ou orthodoxe.


On peut voir la foi comme une sorte de pont : un pont entre ce que nous voyons et ce qui est caché sous les apparences.

Ce que nous contemplons, en ce temps de Noël, c’est un petit enfants né de Marie à Bethléem. Les Évangiles entendus avant Noël précisent que Marie fut enceinte avant son mariage et qu’elle n’a pas connu d’homme. Ils ajoutent que Joseph n’est pas le père de l’enfant.

Ce qui est caché derrière la naissance de Jésus à Bethléem, c’est une autre naissance. Avant de naître dans le temps du sein de Marie, la personne de Jésus est née de Dieu. Et il naît de Lui d’une naissance toute divine, une naissance éternelle, une naissance qui n’a ni commencement ni fin…

Voilà pourquoi le Symbole de Nicée convient bien pour la fête de Noël. Il relie clairement les deux naissances de Jésus : l’une dans le temps — comme fils de Marie — l’autre dans l’éternité comme Fils de Dieu. Et il s’agit d’une seule Personne.


Vous qui êtes habitués à réciter le Symbole de Nicée, vous savons combien celui-ci enfonce le clou : « Je crois en un seul Seigneur Jésus-Christ, né du Père avant tous les siècles ; il est Dieu né de Dieu ; Lumière née de la Lumière ; vrai Dieu né du vrai Dieu ; engendré, non pas créé… »

Jésus est donc Quelqu’un-qui-naît… qui naît tout d’abord de Dieu ! Jésus nous apprend par conséquent que Dieu est un Père qui engendre. Et cela dit toute l’importance de Noël pour l’histoire religieuse de l’humanité.

En effet, le Dieu que les hommes appréhendent de façon obscure, Celui qu’ils cherchent comme à tâtons (Ac 17,27), il n’est pas une puissance anonyme. Il est Quelqu’un. Et Jésus en révèle le secret : il est Père.

Nous avons certainement en tête ces versets : « Le Fils, qui est dans le sein du Père, il nous L’a fait connaître » (Jn 1,18). Et : « Nul ne connaît le Père sinon le Fils ; et celui à qui le Fils veut le révéler. » (Mt 11,27)


Cette fois-ci, frères et sœurs, je n’ai pas eu d’histoire ou d’anecdote à vous raconter, à part le fait de la présence de saint Nicolas au Concile de Nicée. En cette fête de l’Épiphanie, vous avez eu droit à une homélie savante… Pour me faire pardonner je vous ferai grâce de l’explication de ce qui est original dans le Symbole de Nicée : le « consubstantiel ». Je vous promets cependant de revenir sur ce sujet un jour.

Retenons seulement la conséquence pratique que les Pères de Nicée et de Constantinople nous appellent à incarner quand nous proclamons leur Symbole. C’est l’ADORATION.

Jésus mérite de notre part l’adoration parce qu’Il est Dieu ! Notre grand Dieu (Tite 2,13) ! Le Dieu béni éternellement (Rm 9,5) ! Et il est Dieu parce qu’il naît éternellement du Père.

Devant Celui-là (1 Jn 2,6) qui est aussi né dans l’histoire, nous pouvons dire : « Tu es là, Toi par qui je suis. Tu es là, Toi qui tiens en main ma destinée. » C’est cela adorer, frères et sœurs, c’est aller au réel le plus concret, c’est-à-dire à reconnaître que nous ne sommes pas au point de départ de nous-mêmes, à découvrir l’immensité du Créateur, sa générosité infinie dans le don de l’existence, sa souveraineté sur nos vies…

Le plus étonnant, c’est que ceux qui nous apprennent l’adoration — les mages — sont des païens. Devant l’Enfant Jésus, ils ont adoré d’instinct, spontanément, sans qu’on dût leur expliquer. Ils ont offert à ce nouveau-né des choses rares et précieuses parfaitement inutiles pour un enfant de moins de deux ans. Mais c’étaient des choses que les hommes peuvent perdre pour rendre hommage à Dieu. Les mages ont ainsi reconnu avant tous les autres la divinité de l’Enfant de Bethléem.

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