Frères et sœurs, nous sommes arrivés au jour où nous célébrons l’Ascension du Seigneur au ciel.
La première lecture nous raconte ce qui s’est passé entre le premier jour, celui de Pâques, et le quarantième, celui dont nous faisons mémoire ce matin. Que s’est-il passé durant cette courte période ?
Si personne n’a été témoin de ce qui s’est passé dans le secret du tombeau, pendant les jours pendant les quarante jours qui ont suivi, le Ressuscité s’est fait voir à plusieurs reprises. Il s’est montré à des témoins qu’il avait choisis d’avance et avec qui il a mangé et bu (Ac 10,40-41). Nous connaissons certains de ces témoins des apparitions du Ressuscité : Marie-Madeleine et les saintes femmes, les Apôtres et Pierre en particulier, les deux compagnons d’Emmaüs, etc.…
Lors de ces apparitions, les témoins ont pu entendre et reconnaître la voix du Ressuscité et recueillir ses dernières instructions à propos du Royaume de Dieu (Ac 1,3). Ces apparitions étaient corporelles ; les témoins ont pu contempler Jésus et le toucher. Ils ont pu constater que celui qui était devant eux était bien celui qui a été crucifié le vendredi saint. Ils ont pu le constater en examinant la marque des clous et la plaie de son côté… Saint Ignace d’Antioche rapporte encore un détail à propos des apparitions : elles changèrent l’état d’esprit des disciples. Ils se mirent à mépriser la mort ! (Aux Smyrniotes III,2)
L’Ascension met donc un terme à ce temps ponctué par les apparitions corporelles du Ressuscité. Jésus est élevé au ciel ; il monte pour s’asseoir à la droite du Père. Cependant, le Christ n’est pas élevé au plus haut des cieux sans faire deux promesses.
La première s’accomplira très vite, à la Pentecôte : c’est la promesse du don de l’Esprit Saint : « C’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés d’ici peu de jours » (Ac 1,5). À la Pentecôte, les apôtres seront en effet baptisés de ce baptême dans l’Esprit… Et toute l’Église avec eux ! Et de ce baptême dans l’Esprit, nous n’en sommes pas encore sortis…
L’accomplissement de cette première promesse est important. Il nous aidera à croire en l’accomplissement de la deuxième : la Venue du Christ sur les nuées du ciel. Nous gardons, frères et sœurs, au plus profond de nous, cette parole de réconfort donné par les anges : « Ce Jésus qui, d’auprès de vous, a été enlevé au ciel viendra comme cela, de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel » (Ac 1,11). À la fin de l’histoire, le Christ viendra ; il viendra dans la gloire. Ce sera le jugement du monde et la délivrance des justes !
La présence de l’Esprit Saint en nous est comme un sceau qui atteste dès maintenant notre appartenance au Christ. Ce sceau est une force pour nous garder dans les épreuves qui nous attendent ; ce sceau, enfin, permettra au Christ de nous reconnaître entre les hommes quand il viendra.
Demandons à l’Esprit Saint de renouveler sa présence en nous. Que cette présence nous remplisse d’une joie semblable à celle des apôtres quand ils virent le Ressuscité. Apprenons à vivre de cette joie maintenant : elle sera plus grande encore quand nous verrons le Christ apparaître dans la gloire.
Que l’eucharistie que nous célébrons soutiennent également notre attente. N’oublions pas les mots de saint Paul à son sujet : « Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Co 11,26).
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