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Homélie pour 7E Dim. de Pâques | Année B - 12/05/2024 | P. Damien Desquesnes



Ce dimanche entre l’Ascension et la Pentecôte peut s’appeler le dimanche de la prière !

Frères et sœurs, l’attente de la venue du Saint Esprit, nous la vivons dans la prière. Comme le Christ à son baptême d’ailleurs, ainsi que l’atteste l’Évangile de Luc : « Au moment où Jésus se trouvait en prière, le ciel s’ouvrit et l’Esprit Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe » (Lc 3,22).

Je vous propose d’explorer aujourd’hui ce qu’a été ou plutôt ce qu’est la prière de Jésus, car, remonté auprès du Père, le Christ ne cesse pas d’intercéder pour nous. Nous nous pencherons sur la prière du Seigneur : elle est très présente dans sa vie comme dans son ministère, mais d’autre part on la connaît si peu.


Dès le début de son activité, Jésus a étonné ses compagnons par la place que la prière y occupait. « Le matin, bien avant le jour, il se leva, sortit et s’en alla dans un lieu désert et là il priait », nous dit saint Marc (Mc 1,35). Saint Luc nous dit qu’au moment de choisir et d’instituer les Douze, Jésus s’en alla dans la montagne pour prier et il passait toute la nuit à prier Dieu (Lc 6,12).

D’autres passages de l’Évangile nous montre que la prière était quelque chose d’habituel chez Jésus. Le plus curieux, comme je vous l’ai laissé entendre, c’est que Jésus parle très peu de sa propre prière. Nous pouvons certes nous rendre compte que sa prière et sa contemplation sont des attitudes essentielles pour lui : « le Fils ne fait rien qu’il ne voie faire au Père » (Jn 5,19). Cependant, leur contenu reste secret.

Et quand les disciples lui demandent d’apprendre à prier, Jésus leur enseigne le Notre Père, une prière qui n’est pas la sienne… En effet, Jésus n’aurait pas pu dire « Notre Père », mais « Mon Père ». Et il n’a jamais pu dire non plus : « Pardonne-nous nos offenses… », car, nous le savons, il n’y avait pas de péché en lui (1 Jn 3,5).


Ce n’est qu’à la fin de son ministère, lors de son agonie, que nous approchons un peu plus près des sentiments qui l’habitent. Jésus prie et les paroles de sa prière se révèlent. C’est le cas dans le passage d’Évangile que nous venons d’entendre. Saint Jean consacre tout un chapitre à la prière que Jésus formule quelques instants avant d’être arrêté. Les trois autres Évangiles insistent davantage sur l’angoisse qui le serre à ce moment-là et qui transpire dans sa prière : « Abba, père, tout t’est possible. Éloigne de moi cette coupe. Pourtant non pas ce que je veux, mais ce que toi tu veux » (Mc 14,36). Et c’est aussi à ce moment-là que Jésus recommande fermement à ses amis de prier : « Veillez et priez pour nous pas entrer en tentation : l’esprit est ardent, la chair est faible » (Mc 14,38).


Frères et sœurs, je voudrais tirer deux conclusions de cette mise en évidence de la prière de Jésus.

Tout d’abord, la prière du Seigneur était solitaire et contemplative, mais c’était toujours la prière d’une personne plongée dans la trame du monde. C’est là, frères et sœurs, l’indication d’une prière authentique ! Elle ne nous isole pas des drames et enjeux de notre époque. Au contraire, elle nous aide à mieux les percevoir. C’est pourquoi nous ne pouvons pas nous résigner à cette alternative selon laquelle, dans le peuple chrétien, il y aurait d’une part ceux qui prient sans rien faire pour les autres ; et, d’autre part, ceux qui font du bien autour d’eux et qui peuvent pour cela s’exonérer de la prière.

Deuxièmement, la prière de Jésus et celle d’un fils qui parle à son père : « Abba ! Père ! » (Mc 14,36) Jésus prie donc ainsi avec un langage qui lui permettait d’atteindre le cœur de Dieu. Et Saint Paul nous apprend que les premiers chrétiens s’adressaient à Dieu avec les mêmes mots (Ga 4,6). C’est pourquoi la prière devrait être quelque chose de naturel et de spontané pour un baptisé. C’est tout à fait à propos de l’enseigner au catéchisme ou en famille.

Parce qu’elle est la parole d’un fils à son Père, la prière est toujours un grand élan qui monte des profondeurs de notre cœur et qui veut aspirer aux dons les meilleurs : le Saint Esprit et la profusion de ses dons.

Vous connaissez cette phrase de Jésus qui m’inspire beaucoup : « Si vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui lui demandent.

S’il nous arrive de prier, frères et sœurs, que notre prière ne soit pas inquiète de la possibilité d’être exaucée, mais qu’elle repose sur la foi en la bonté de Dieu !

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