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Homélie du 4E dimanche de Pâques - Année A | 30/04/2023 | P.Damien Desquesnes.


Voilà deux dimanches que je vous parle de la résurrection. Vous connaissez le proverbe : jamais deux sans trois… Poursuivons donc notre méditation au sujet de la résurrection. Je vous avais dit que la résurrection est une œuvre de la Puissance de Dieu. Tâchons d’en voir l’effet.


Dans le cas du Christ, cet effet est évident. Le déploiement de cette puissance est entier. La force de Dieu le relève d’entre les morts ; elle l’exalte pour le faire asseoir à la droite de Dieu dans le ciel. Et nous ? Nous savons comme Marthe que nous ressusciterons au dernier jour. Alors nous ferons l’expérience de la Puissance de Dieu. Il n’y aura pas à se poser de question… Cependant, la Puissance de Dieu n’est pas lettre morte pour nous dans le temps présent. C’est aussi maintenant qu’elle se manifeste. Dès le commencement de l’Église, la Parole évangélique proclame la résurrection dans la Puissance de l’Esprit qui ressuscite ! Et son effet propre est d’atteindre le cœur de l’homme, voire de le piquer sensiblement. Pour bien comprendre, la bombe atomique — qui est elle aussi très puissante — n’a pas ce pouvoir. Elle peut bien exploser à côté de moi et pulvériser mon corps en moins de temps qu’il faut pour le penser, mais elle ne peut changer mon âme.


Au contraire, la Parole évangélique retourne le cœur ; elle le pousse au repentir ; elle lui fait parcourir toutes les étapes qui le mènent à la pureté de l’innocence. Nous en avons un exemple dans la première lecture. Celle-ci rapporte justement la répercussion du discours que Pierre prononce aux Juifs le jour de la Pentecôte. Quand l’Apôtre leur parle de la résurrection de celui qu’ils ont condamné, il y a une réaction : « Les auditeurs furent touchés au cœur » ou plus précisément : « D’entendre cela, ils eurent le cœur transpercé », comme si on l’avait piqué d’un poinçon… Cette piqûre, dans le contexte de la Pentecôte, possède un caractère douloureux. C’est par cette douleur — une intense culpabilité — que la Puissance de Dieu fait sentir son action. En effet, la Parole va droit là où se trouve la difficulté : le péché. Et c’est aussi un juste retour des choses : le cœur de l’homme doit, à un moment ou à un autre être transpercé d’avoir transpercé le cœur du Christ !


Un croyant peut sans doute passer par une expérience de ce genre. Plus elle est intense, plus la conversion est décisive. L’Évangile en donne maints exemples. Pensons à Marie-Madeleine, à Zachée… Et n’oublions pas saint Paul. L’apparition du Ressuscité sur le chemin de Damas le fit tomber à terre. Il devient aveugle pendant trois jours ; il doit être conduit par la main ; enfin, il recouvre la vue par l’imposition des mains d’un de ces chrétiens qu’il aurait dû ramener enchaînés à Jérusalem. Quel changement ! Paul a commencé par l’ardeur de la persécution ; il termine dans la douceur de la charité à l’égard de ceux pour qui le Christ est mort. En vous parlant de saint Paul, je vous montrais un « cas d’école ». Sa vie et son ministère ne s’expliquent que par l’action de la Puissance de la résurrection. Mais peu d’entre nous ont dû tomber à la renverse, comme Paul, avant d’entrer ici. Peu importe d’ailleurs que la douleur de la piqûre ait été forte ou pas. Il faut que l’Évangile ait pénétré le cœur et que celui-ci, parmi tout ce qu’il entend, apprenne à discerner la voix du Christ et à y répondre positivement.


En effet, quand nous aurons rendu notre dernier souffle, quand nous serons, comme le dit le psaume 22, en train de chercher notre chemin parmi les ravins de la mort, nous ne regretterons pas de connaître cette voix. Il nous faudra entendre l’appel du Christ entre les cris d’angoisse et d’épouvante pour nous diriger vers l’origine de cet appel et recevoir la vie en abondance. Alors, nous ferons l’expérience nouvelle pour notre joie, de voir la Puissance de Dieu restaurer nos corps. Je viens de citer le psaume 22 : « Le Seigneur est mon berger ». Je profite de l’occasion pour vous demander de prier pour vos pasteurs : les évêques et les prêtres. Ainsi que pour ceux que le Christ appelle à exercer leur ministère. Qu’ils apprennent à répondre de tout leur cœur à cet appel, pour que leur parole agisse avec puissance en parlant au cœur de ceux qui leur sont confiés.




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