« L’espérance, un feu ! »
Connaissez-vous la différence entre l’optimisme, l’espoir et l’espérance ? Sinon, il faut l’apprendre ! L’optimisme, c’est une question de tempérament. Certaines personnes sont comme ça : par tempérament, elles sont positives, même quand ça va mal. On se demande comment elles font. D’autres sont pessimistes : même quand ça va bien, elles sont négatives. On se demande comment elles font. C’est juste leur tempérament. L’espoir, ce n’est pas l’optimisme : c’est dire que les choses vont s’améliorer car on a de bonnes raisons de le penser ou de le souhaiter. L’espoir vise un événement attendu et crédible. « J’espère guérir » ; « J’espère recevoir telle visite. »
À côté de l’optimisme qui relève de l’instinct et de l’espoir qui est motivé par notre raison, l’espérance quant à elle est logée dans notre cœur. Elle n’est pas liée aux circonstances ni aux arguments de notre raison. Elle est un feu intérieur. Même quand nous ne sommes pas en forme, même quand les choses s’annoncent mal, ce feu brûle. Il nous habite.
Avec lui nous traversons les événements de nos vies et du monde, dans la joie ou dans la peine, mais sans être anéantis. Quelque chose en nous demeure ferme, voire serein. Qu’est-ce alors que ce feu ? C’est une personne : Jésus, le Christ. Sa présence dans notre cœur, et le lien qui nous unit à lui : voilà une source de solidité pour tous les moments de la vie. Comme l’écrivait le pape François dans Evangelii Gaudium : « ton cœur sait que connaître Jésus, ce n’est pas comme ne pas le connaître. »
Nous voici mieux à même de comprendre le sens des lectures de ce dimanche. Le livre de Daniel s’adresse à une population qui subit une grave persécution. C’est une période effrayante ; l’horizon est bouché. Dans le langage apocalyptique qui est le sien, le livre rapporte une vision dans laquelle se déroulent des événements catastrophiques, mais où les amis de Dieu sont reconnus et sauvés, car le Seigneur n’abandonne jamais les siens. La visée d’un tel texte est d’aider ceux qui risquent de douter à se raccrocher à la seule certitude qui demeure : le lien qui les unit à Dieu, ce lien qui doit être leur force, leur résistance.
L’épître aux Hébreux, quant à elle, se situe sur un plan spirituel. Elle fait le constat que rien ne peut délivrer l’humanité du péché : quoi qu’elle fasse, il sera toujours présent. Et elle ajoute : il n’existe qu’un remède : s’appuyer sur le Christ, seul vainqueur du péché. En lui seul l’humanité peut placer son espérance !
Et dans l’évangile, nous voyons Jésus recourir lui aussi au langage apocalyptique. Il évoque la vision d’un temps de détresse, au cœur duquel va surgir la figure du Fils de l’homme, c’est-à-dire lui-même. Nous sommes au chapitre 13 de l’évangile selon saint Marc : la mission de Jésus touche à sa fin, sa Passion est proche, et les Apôtres seront terrorisés. Jésus s’emploie donc à alimenter ce qui devra les faire tenir : l’espérance. Il est ce Fils de l’homme qui se révèle solide, invulnérable, alors que les puissances terrestres qui imposent leur règne (représentées par le soleil, la lune et les étoiles) sont ébranlées. Quand tout s’écroule, à eux de s’appuyer sur la présence du Christ.
Que retenir au terme de cette méditation ? Que la vie reste la vie, avec ses joies et ses peines, et que jamais nous ne sommes démunis devant elle si nous portons en nous cette présence de Jésus, comme un feu qui nous habite.
Alors, ne manquons pas d’entretenir ce feu, cherchons tout ce qui pourra l’alimenter : nous en aurons certainement besoin. Et puis il y a tant de femmes et d’hommes autour de nous qui en manquent, et qui recevront comme un cadeau l’espérance qui nous anime.
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