L’Evangile de ce dimanche nous présente Bartimée, un aveugle qui mendiait, assis au bord de la route. La route est une invitation à la marche, au déplacement, à la découverte. La route peut aussi évoquer la marche de la vie où chacun de nous est invité à donner sens à sa vie et à avancer. Cependant, certaines situations et évènements peuvent nous rendre amorphes et mal voyants et nous faire tourner en rond au bord du chemin, ne sachant plus quel est le sens de la vie, quelle direction prendre.
Dans la première lecture, le message du prophète Jérémie est comparable à une lumière dans la nuit. Il se trouve devant un peuple hébreu qui a tout perdu, humilié et emmené en déportation sur une terre étrangère. Et c’est dans ce contexte où tout va mal que le prophète invite ces exilés à tenir bon dans la foi. Il annonce la libération et un lendemain meilleur : « Poussez des cris de joie… Faites retentir vos louanges et criez tous. » Devenez des « Pèlerins de l’espérance » est le thème de l’année jubilaire 2025. Le monde ne va pas bien, mais l’Evangile est cette lumière qui suscite la lueur de l’espérance que Dieu a le dernier mot. Jésus est venu donner sens à la vie et apporter le salut à l’humanité.
En effet, dans l’Evangile de ce dimanche, c’est cela que Bartimée a compris dans sa rencontre avec Jésus; rien ne fait taire ses appels au secours : « Il criait de plus belle ‘Fils de David, aie pitié de moi ». Ce titre, Fils de David ” est l’équivalent de Messie : c’est-à-dire Libérateur envoyé par Dieu. Marc précise que beaucoup cherchent à le faire taire. Car, si les autorités juives apprennent une pareille chose, cela se terminera mal. Elles craignent les mouvements de foule qui pourraient inquiéter l’occupant Romain. En plus, Jésus venait, à peine, d’annoncer à ses disciples son arrestation et sa mort à Jérusalem où il se dirige. Faut-il cacher sa foi par peur ? Mais, plus on lui impose le silence, plus il crie fort.
Comme Bartimée, rejetons le manteau qui nous empêche d’aller vers le Seigneur : le manteau d’aveuglement spirituel, de manque de foi, de notre repli sur nous-mêmes. Mais aussi, aujourd’hui encore, la vie de tant d’hommes et de femmes n’est plus qu’un cri qu’on ne veut pas entendre. Nous pensons aux malades, aux personnes isolées, aux victimes des guerres, aux étrangers… Nous vivons dans un mode de l’exclusion. Ne sommes-nous pas aussi couvert du manteau de la peur de qu’en dira-t-on qui nous empêche d’entendre et de voir ce qui se passe autour de nous ?
Jésus ayant entendu Bartimée, il dit : « Appelez-le » ; Tous les hommes sont appelés à Jésus. C’est à nous d’aller vers les personnes sur les bords des routes pour les encourager et leur dire : « Confiance, lève-toi ; le Seigneur t’appelle. » En ce dimanche, le Christ veut éclairer notre vie et nous redonner la joie de vivre. «Que veux-tu que je fasse pour toi? Seigneur, que je vois». Marc fait de cette rencontre de Jésus avec Bartimée une véritable catéchèse baptismale. Le baptême est le sacrement qui ouvre les yeux des nouveaux chrétiens : Je suis la lumière du monde, dit Jésus, celui qui me suit aura la lumière de la vie», «Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres».
Nous avons besoin de cette lumière pour nous-mêmes mais aussi pour la transmettre aux autres autour de nous: «Vous êtes la lumière du monde», nous dit le Christ... «Que votre lumière resplendisse devant les hommes et que voyant vos bonnes œuvres, il glorifie votre Père céleste». Forts de notre projet paroissial : « ensemble vers la mission », tous, prêtres, religieux et laïcs, rayonnons de la lumière du Christ et de la joie de l’Evangile et devenons des pèlerins de l’espérance.
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