Dans l’Evangile, Jésus et ses disciples sont dans une barque pour traverser la mer et aller sur l’autre rive. Soudain, il survint une violente tempête. Nous avons deux attitudes parmi les voyageurs : d’une part, les disciples qui sont terrifiés et découvrent leur impuissance et, d’autre part, Jésus, Lui, comme si de rien n’était, dormait sur le coussin à l’arrière.
Le plus surprenant de ce texte, ce n’est pas la peur des disciples devant la tempête, ni leur crainte, en face de Jésus qui impose le silence à la mer. Le plus surprenant de ce texte, c’est la question que Jésus leur pose : « Pourquoi avoir peur ? » Ce qui est étonnant, c’est que cela l’étonne ! Et en plus, il fait même des reproches ! «Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ? » Pour Jésus, avoir peur c’est manquer de foi. En effet, « n’ayez pas peur » est une expression reprise plusieurs fois dans la Bible (Dt 31,8 ; Es 43,1 ; Mt 2,10 ; Mt 17,7, Mt 28,5 ; Mt 28,10 ; Jn 6, 20 ; Ap 1,17).
Cette expression a été reprise aussi par le Saint Pape Jean-Paul II lors de sa messe d’intronisation, le 22 octobre 1978. Ainsi, « avons-nous peur oui ou non ? » Que dire des tempêtes de nos vies ? Peut-être que parmi nous, plusieurs mènent des vies tranquilles, sans turbulences, sans tempêtes. Tant mieux ! Mais n’oublions pas que tout est grâce et que les retournements des situations qui peuvent surgir comme épreuves dans nos vies doivent nous rencontrer solidifiés dans la foi. N’oublions pas aussi qu’autour de nous, dans les couples, les familles, les milieux professionnels, les hôpitaux, les prisons, il y a des gens qui sont secoués par des tempêtes de toute sorte, qui vivent au quotidien l’expression « Seigneur, nous sommes perdus, cela ne te fais rien ? »
En effet, le livre de Job que nous avons lis dans la première lecture est une réflexion qui nous est proposée sur les grands problèmes de l’humanité. L’histoire de Job raconte qu’il avait commencé sa vie dans le bonheur, la richesse, la réussite ; mais soudain, tous les malheurs se sont abattus sur lui : la mort tragique de tous ses enfants, la misère la plus noire, la maladie, la déchéance physique... Et à sa question de « pourquoi cette souffrance ? », Dieu le rassure que c’est lui, Dieu, qui maîtrise la mer et les flots. Ainsi, les hommes comme toute la création, nous sommes dans la main de Dieu. Quelles que soient les tempêtes de notre existence, Dieu ne nous laissera pas submerger. Dans les barques de nos vies, Jésus est là présent bien qu’il s’efface pour nous laisser libres. Mais nous pouvons compter toujours sur Lui, avoir confiance en Lui.
Saint Paul, dans la deuxième lecture, trouve la réponse à la question de la souffrance dans la croix de Jésus. Sur la croix, Jésus a accepté d’affronter l’océan de violence humaine jusqu’à la mort pour nous révéler que même la mort n’a pas le dernier mot. Saint Paul nous dit : « Si donc quelqu'un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. » Et plus rien ne peut alors ravir au chrétien sa paix. Son assurance est en Jésus Christ mort et ressuscité. Le Christ a vaincu la mort, le plus grand mal. Oui, rien ne peut séparer, désormais, le chrétien de l’amour que Dieu a montré dans le Christ Jésus, même pas la mort (Rm 8,38-39).
Nous pouvons demander, pendant cette Eucharistie, la grâce de vaincre nos peurs. Nous pouvons prier pour le monde que le Seigneur le délivre de tout mal.
Seigneur, conduit nous au port que tu nous as destiné. Notre secours est dans le nom du Seigneur qui a fait le ciel et la terre.
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