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FÊTE DE L'ASSOMPTION | P. Damien Desquesnes | 15/08/2020


Il y a, dans l’histoire, des femmes qui ont eu un destin exceptionnel. Par un coup du hasard, par leur travail acharné, leur audace, leur intelligence et leur courage, elles ont joué un rôle déterminant autour d’elles.


Et Marie ? Peut-on dire, comme ces femmes que l’on a évoquées, qu’elle a eu aussi un destin exceptionnel ? Quelle image nous formons-nous d’elle ? Est-elle un « surhomme » ? Un héros ?


Nous la représentons souvent comme les mages l’ont découverte : un jeune fille qui tient un petit enfant sur ses genoux. Cette scène a été dépeinte de façon tantôt réaliste, tantôt sentimentale, stylisée ou majestueuse…

Mais ce n’est pas la seule image que l’Écriture nous donne de Marie. Restons à celle que nous fournit l’Apocalypse. Marie est qualifiée de femme. Saint Paul l’évoque de la même façon. Il nous en parle une seule fois, dans sa lettre aux Galates : à la plénitude des temps, Jésus est « né d’une femme ». Quant à Jésus lui-même, l’évangile de Jean témoigne qu’il s’adresse deux fois à sa mère : « Femme, que me veux-tu ? », lui dit-il à Cana. Et sur la croix, il lui dit : « Femme, voici ton fils ».

Il peut paraître un peu court de s’arrêter à cette caractéristique qui semble faire de Marie un personnage quelconque. Mais si Jésus appelle sa mère « femme », il n’y a là aucun mépris dans son chef. Ce n’est certainement pas anodin. Encore moins si on se rappelle ce que dit Adam au sujet de celle qui tirée de lui : « Celle-ci sera appelée femme ».


Si on peut parler ainsi, il y a deux personnages, dans l’Écriture qui méritent particulièrement de porter le nom de femme : Ève et Marie.


La première est notre ancêtre selon la chair. Elle est malheureusement aussi celle qui a désobéi et qui a perdu la bénédiction. La deuxième, c’est Marie, la nouvelle Ève. Elle s’oppose à la première parce qu’elle a cru et obéi.


Pour cette raison, Élisabeth lui dit : « Tu es bénie entre toutes les femmes ».

Pour répondre à la question plus haut, on ne peut pas dire que Marie soit simplement une femme qui est sortie du lot. Son rôle est aussi important, aussi vaste et ample que celui de la première Ève. Sans Ève, pas d’humanité ; sans Marie, pas de salut pour les descendants d’Ève.


L’Apocalypse nous montre donc l’ampleur du rôle de Marie dans l’humanité. La première lecture nous parle d’elle comme d’une femme jetée dans un combat contre le Dragon, l’antique Serpent, l’Ennemi des hommes. C’est un combat qu’elle livre avec son Fils. Ce combat, c’est LE combat, celui où se joue la libération de toute l’humanité.


Aujourd’hui, au moment où nous fêtons son Assomption, c’est sa victoire que nous célébrons. Si le combat de Marie est aussi celui de son Fils, il est normal qu’elle participe à sa victoire. Et si la victoire de Jésus, c’est la résurrection, il n’est pas étonnant que le corps de Marie ait été élevé au ciel avec son âme.

Vers elle, nous tournons notre regard ce matin, spécialement quand le ciel nous semble lointain, alors que la tentation et l’épreuve tombent sur nous, alors que le péché semble avoir raison de notre bonne volonté. Qu’en la contemplant se fortifie notre espérance dans les promesses de Jésus : celle de notre salut, celle de la résurrection de notre corps.

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