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Homélie pour le 19E Dim. du Temps ordinaire - 11/08/2024 | P. Damien Desquesnes


Les deux derniers dimanches, je vous ai parlé du souci de Jésus d’élever les foules en creusant leur faim du salut : « travailler pour une nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle ». Ce travail consiste à croire, à grandir toujours dans la foi. Et la foi nous ouvre à la réalité que Dieu introduit dans le monde : « cette nourriture que donnera le fils de l’homme ».

Il est très possible que croire n’ait pas été quelque chose de très difficile pour la foule. Le signe de la multiplication des pains, la fuite de Jésus et le début de son enseignement ont suffit pour qu’elle abandonne ses vues terre à terre et commence à marcher sur le chemin de la foi.

Curieusement, ce travail est moins facile pour ceux que l’Évangile appelle les Juifs. Ce sont les docteurs, les autorités juives, qui ont été plus tard les instigatrices de la mort de Jésus.

Pour eux, la difficulté ne réside pas dans la multiplication de cinq pains d’orge pour une foule immense. C’est plutôt cette parole de Jésus qui est difficile à accueillir pour eux : « Je suis le pain qui est descendu du ciel ». Ils pensent ainsi : « Comment peut-il dire qu’il descend du ciel ce Jésus alors que nous connaissons ses parents ? » Les juifs résistent à la foi en entendant, comme les foules, les paroles de Jésus en un sens terre à terre. On ne peut pas reconnaître que Jésus vient du ciel si on connaît son origine et que cette origine terrestre.

Ne soyez pas perturbés, frères et sœurs, l’Évangile sait très bien ce qu’il en est des parents de Jésus. Attendez simplement que je vous en parle dans quelques mois, lors de la fête de de Noël.

Ce qui est certain, c’est que le but de l’Évangile est de nous montrer le chemin de la foi ! Il a d’ailleurs été écrit pour cela : « ces signes ont été mis par écrit pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour croyant vous ayez la vie en son nom ».


Pour apprendre sans erreur possible que Jésus vient du ciel — pour faire ce travail de croissance dans la foi —, il faut s’appuyer sur un témoin autorisé : Celui qui est toujours au ciel, le Père. Seul le Père atteste : « Oui Jésus vient du ciel ; d’ailleurs c’est moi qui l’ai envoyé vers vous ».

Que seul le père peut attester valablement de l’origine de Jésus, nous le voyons par exemple lors de son baptême dans le Jourdain. Une fois que Jésus ressort de l’eau, le ciel se déchire et l’on entend une voix, celle du Père, proclamer : « Tu es mon fils bien-aimée ; tu as toute ma faveur ». Également, tout près de Césarée de Philippe, Pierre dit à Jésus : « Tu es le Christ, le Fils de Dieu vivant ». Et, en retour, Jésus confirme : « Ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux ».

L’évangile de Jean nous propose de nous mettre à l’écoute du Père en voyant les signes que Jésus accomplit, en constatant qu’il les accomplit parce qu’il vient de la part de Dieu (Jn 3,2), qu’il les accomplit, n’ont pas pour chercher sa propre gloire, mais uniquement celle de celui qui l’a envoyé.


Vous l’avez compris frère et sœurs, il nous faut sans cesse travailler à la foi. Toujours grandir dans la foi ! Je vous y encourage à cause des autres défis qu’il faudra relever. Je pense notamment à cette parole que nous entendrons dimanche prochain : « Comment [celui qui prétend être le pain descendu du ciel] peut-il nous donner sa chair à manger ? »

Voilà jusqu’où notre travail de croissance dans la foi devra aller. Impossible de recevoir cette parole si nous restons terre à terre !

Il faut encore et toujours le regard de la foi (1) d’abord pour reconnaître en Jésus, comme l’a fait Pierre, « le Christ, le Fils de Dieu vivant », ou encore ce « Verbe qui s’est fait chair » en descendant du ciel. (2) Ensuite, en reconnaissant que le Verbe est descendu comme un « pain vivant qui donne la vie au monde ». La foi de Pierre doit aboutir à la foi en l’Eucharistie. Celle-ci est par excellence le sacrement qui nourrit et accomplit toute la foi. Elle est en effet un pain qu’il nous faut manger pour ressusciter au dernier jour et pour, dès maintenant, vivre par le Christ.

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